Texte sur bandeau
sur bandeau ligne 2

L’art du contour en Égypte ancienne. Présenter un thème particulier au public d’un musée

 

Conférence de Guillemette Andreu-Lanoë (conservateur général, commissaire de l’exposition « L’art du contour en Égypte ancienne », directrice du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre) organisée dans le cadre du mois de l’archéologie égyptienne.

Curieusement, le thème du dessin, tel qu’on peut le voir dans l’art égyptien au temps des Pharaons, n’a encore jamais été traité dans une exposition. Cela s’explique sans doute par la difficulté des égyptologues et des historiens d’art occidentaux à reconnaître le statut d’artiste aux créateurs de cette production plus de trois fois millénaire, admirée de tous, mais rarement identifiée comme étant l’œuvre d’une main reconnue.
C’est à la remise en question de cette approche, voire de cette mentalité, que l’exposition « l’art du contour – le dessin dans l’Egypte ancienne » actuellement présentée aux Musées Royaux d’art et d’histoire de Bruxelles, invite en montrant deux cents œuvres dont la mise en perspective révèle une réalité souvent insoupçonnée.
L’exposition commence par la présentation des « scribes du contour », – c’est ainsi que les textes égyptiens nomment les peintres-dessinateurs-. Elle se poursuit par des œuvres montrant les caractéristiques du dessin égyptien, ses règles et ses variantes, qui ont donné lieu à des créations uniques. La dernière partie présente l’univers égyptien en dessin ou, plus exactement, l’univers et l’imaginaire des dessinateurs : les dieux, l’au-delà, la magie, Pharaon, les Egyptiens, les étrangers, le paysage, les animaux. Une place particulière est donnée aux dessins satiriques et érotiques.
Papyrus, ostraca, peintures, stèles et bas-reliefs en pierre, mobilier de bois, objets en faïence, terre cuite et cuir, sont ainsi réunis pour illustrer la créativité et l’inspiration des dessinateurs égyptiens, dont l’art apparaît dans toute sa grandeur.